lundi 20 février 2012

Calvaire de la Coche (1754 m)


Pour la première sortie de ski de randonnée de Thomas, j'ai choisi une ballade au dessus du village de La Coche (1507 m), qui mène à travers bois jusqu'à un joli calvaire, avec vue sur le Haut-Champsaur.


Le moindre que l'on puisse dire, c'est qu'à la montée, la vue était le cadet de ses soucis. Dire qu'il a pâti - à la manière haute-alpine - serait un euphémisme. Ce n'était même pas du découragement - il était scandalisé! Pourquoi ne pas m'avoir dit que c'était aussi fatigant?! Il n'a pas rougné, il ne s'est pas lamenté, il a seulement du réfréner deux heures durant une saine envie de m'insulter... Pauvre Toto...


Le fait que j'aie pris un mauvais tournant, ajoutant deux kilomètres à l'itinéraire, et que je l'aie avoué, n'a rien arrangé. Quand finalement j'ai retrouvé la piste forestière, j'ai opté pour une autre tactique. Je l'ai abandonné. Dans la forêt du Drac, comme dans un conte de fées. Je sentais que le Petit Poucet avait besoin d'être seul pour se réconcilier avec son sort. La trace était nette, il n'y avait pas moyen de se perdre. Je l'ai laissé seul avec ses pensées parricides et je suis parti l'attendre au calvaire.


A l'arrivée, un quart d'heure plus tard, son humeur avait changé du tout au tout. Nous avons aussitôt appelé Susanna. Il lui a raconté combien c'était fatigant, mais sans trop insister - tradition familiale oblige - pour conclure par: "C'est tellement beau: il n'y a personne!". Plus que les paysages de montagne, que depuis 7 ans, il commence à connaitre, c'est la solitude qui lui a plu. A la descente, nous inversons les rôles et c'est à lui de m'attendre. Quand je le revois bondissant entre les arbres comme un écureuil, mon coeur se gonfle d'orgueil paternel.


Sur le chemin du retour, nous sommes passés par les Richards et je lui ai présenté mon chien de berger favori, qui chaque fois que je m'arrête pour remplir ma gourde à la fontaine vient me supplier de l'emmener en promenade. Ils ont roulé dans la neige tous les deux en poussant des glapissements de joie. Son petit ami était si excité qu'il lui a pissé dessus, ce que Thomas a trouvé très drôle. Maintenant qu'il sait qu'il est attendu, il aura peut-être plus envie de revenir.