dimanche 12 février 2012

En route vers la Petite Autane (2519 m)

Partis du parking de la station de Serre-Eyraud, nous traversons le bois de la Marinière, en suivant d'abord les pistes forestières, puis en coupant dans la pente. Il n'y a pas de lumière, l'ambiance est glauque. Olivier trace - les peines de coeur agissent sur lui comme un combustible - Benoît le suit sans difficulté et je traîne une vingtaine de mètres derrière. En traversant le torrent du Moulinet, nous croisons un attelage de chiens et leur maître. Pendant un quart d'heure, nous n'entendrons plus que lui - il semblerait que ces engins là ne fonctionnent qu'à coups de jurons; c'est du moins ce qu'en pense le maître d'attelage. J'ai le coeur dans les talons, le blues de l'eskimo.

.............................. Olivier et Benoît à Serre l'Aupette (1980 m)..................................

Une heure plus tard, merveille. A peine sortis de la forêt, 500 m plus haut, nous découvrons un petit vallon ensoleillé, idyllique, qui abrite la cabane d'estive de l'Aupette.

...................................... Le Combeau, vu du Font Génique .......................................

100 m plus haut, nous traversons en-dessous des crêtes qui relient la Grande et la Petite Autane, malheureusement inaccessibles: plaques à vent, surfaces pelées. Olivier explique qu'au niveau où nous nous trouvons, la pente est encore trop faible et la glace trop dure pour représenter un danger réel, mais qu'il serait risqué d'essayer d'atteindre le col. Il nous demande cependant de respecter les distances de sécurité.

.......................... La Petite Autane, vue du Combeau (2120 m)...............................

Après avoir partagé un thermos de café au Combeau, nous redescendons. La neige croutée ne manque pas: j'improvise quelques beaux Hectors. Olivier chute également plusieurs fois, ce qui met Benoît en joie - nous découvrirons plus tard qu'une de ses fixations s'est desserrée. Benoît skie comme Thomas et Gabriel: il passe partout, à toute berzingue, en poussant des cris de joie - il fait n'importe quoi et ça marche - il a une bonne assise, il a de l'énergie à revendre - pourquoi ne puis-je pas, comme lui, skier comme un enfant? Le pire, c'est que ce n'est même pas une question d'âge - chez les Lapins Chasseurs, déjà, je skiais comme un grabataire.

.......................... Le snack-bar de Serre-Eyraud (1450 m) .............................

De retour au parking, les yeux et les poumons pleins de bleu, nous pénétrons dans le coin le plus chaud, le plus humide et le plus obscur de tout le massif des Autanes: le snack-bar de Serre-Eyraud. Nous sommes heureux comme des rongeurs de retour au terrier. Une vraie boîte de Petri: même le poêle à bois à le nez qui coule. Nous irons boire nos bières en terrasse.